La Relance du secteur de l’immobilier

*Oxford Business Group*

Si la Tunisie a encore du chemin à parcourir avant de remettre son économie totalement sur pied, son secteur immobilier profite actuellement d’un regain d’intérêt de la part des investisseurs. Les chiffres le montrent : les investissements directs étrangers (IDE) sur les dix premiers mois de l’année 2012 ont presque retrouvé leur niveau d’avant la révolution.

Plusieurs projets touristiques de grande échelle, ainsi qu’un important programme public de construction de logements sociaux, ont entrainé un afflux conséquent de capitaux dans le pays.

Selon des données publiées par l’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur en Tunisie (FIPA), les investissements étrangers dans les secteurs du tourisme et de l’immobilier ont représenté 4,5% de l’ensemble des IDE entre janvier et octobre 2012, se rapprochant du pourcentage de 4,8% de 2010. En tout, ce sont 75 millions de dinars (36,5 millions d’euros) qui ont été investis depuis l’étranger dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme au cours des dix premiers mois de l’année 2012. ? titre de comparaison, le montant enregistré au cours des dix premiers mois de 2010 s’élevait à 82,3 millions de dinars (40 millions d’euros) et, par rapport à la même période en 2011, on observe une hausse de 588% en glissement annuel.

Le groupe d’investissement immobilier Qatari Diar, basé au Qatar, est le premier investisseur du secteur, ayant mis sur la table en octobre 2012 quelque 70 millions de dinars (34 millions d’euros) pour un projet d’hôtel de luxe à Tozeur dont le coût se monte à 80 millions de dollars (60,8 millions d’euros).

Autre preuve de la confiance des investisseurs dans le potentiel du secteur sur le long terme, le groupe émirati Bukhatir a réitéré son engagement de démarrer un mégaprojet touristique et immobilier dès qu’il obtiendra le feu vert de l’?tat tunisien. Estimé à 5 milliards de dollars (3,8 milliards d’euros), le projet Tunis Sport City, dans les tuyaux depuis plusieurs années, sera à usage mixte, combinant infrastructures sportives et résidences de luxe.

Mais si les prix de l’immobilier ont augmenté en moyenne de 0,82% entre janvier et novembre 2012, il existe de fortes disparités régionales sur le marché de l’immobilier. Les valeurs ont chuté dans certaines stations balnéaires où le retour massif des acheteurs étrangers et des touristes a été plus lent que prévu, faisant obstacle à un rétablissement complet du marché. Les prix des biens immobiliers à Djerba et Mergouza ont chuté de 7% cet été, et ils ont également reculé de 2% à Nabeul.

En revanche, les prix de l’immobilier dans les zones résidentielles réputées évoluent à la hausse, en particulier dans les nouveaux quartiers de la banlieue de Tunis. Les prix de l’immobilier dans le quartier très prisé de La Soukra ont grimpé de 14% au cours des 6 premiers mois de cette année et à Sidi Bousaïd, le quartier le plus cher de Tunis, ils ont atteint 2600 dinars (1265 euros) le mètre carré. Sur d’autres sites clés, comme à El Maâmoura, les prix de l’immobilier ont affiché une hausse encore plus spectaculaire de 22% ; quant à El Kantaoui, les prix y ont augmenté de 12%.

Nadhir Ben Ammar, Directeur Général d’Edifia Promotion Immobilière, soulignait lors d’une récente interview accordée à OBG que les prix des terrains avaient également fortement augmenté en Tunisie. « Habituellement, les prix augmentaient de 4 à 5% par an, ce qui
représentait un pourcentage de croissance normal pour un marché stable comme le marché tunisien. Mais ces derniers temps on a pu observer des hausses annuelles de 12 à 13%. », a-t-il expliqué.

L’une des raisons les plus souvent évoquées pour expliquer la hausse des prix de l’immobilier neuf est la spéculation sur le ciment, vendu plus cher que le prix maximum de 6,5 dinars (3,16 euros) le sac fixé par le gouvernement. Le Ministre du Commerce s’est vu forcé d’intervenir en avril pour enjoindre les acteurs du secteur à respecter la règlementation en vigueur. En Tunisie, la production de ciment s’élève à 30 000 tonnes par jour, dépassant la demande nationale.

Les fortes hausses de prix rendent l’accession à la propriété difficile pour les familles tunisiennes à faible revenu. Pour remédier à ce problème, l’?tat a annoncé en avril 2012 un projet de construction de 30 000 logements sociaux à travers le pays en 2013, pour un coût d’1 milliard de dinars (486,9 millions d’euros). Pourront bénéficier de ce programme les familles dont le revenu mensuel ne dépasse pas 3 fois le salaire minimum garanti.

En septembre, le Ministère de l’?quipement a lancé un appel d’offres international pour le financement de la première phase du projet,  qui prévoit la construction de 11 800 logements à Tunis, l’Ariana, Ben Arous et La Manouba. Sont également prévus 3800 logements supplémentaires dans les gouvernorats de Nabeul, Zaghouan, Bizerte, Sousse, Monastir et Mahdia et 2400 pour Béja, Jendouba, Le Kef, Siliana, Kairouan, Kasserine et Sidi Bouzid. Quant aux gouvernorats de Gabes, Médenine, Tataouine, Gafsa, Tozeur et Kébili, ils devraient profiter de 2300 nouveaux logements.

 

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