La lutte contre le blanchiment d’argent et la criminalité financière

 »La lutte contre le blanchiment d’argent et la criminalité financière », tel est le thème d’un séminaire dont les travaux ont démarré mardi matin à Tunis.

Pendant deux jours, des experts tunisiens et étrangers débattront des principales techniques d’investigation, de la coopération nationale etinternationale dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d’argent et la criminalité financière ainsi que du cadre juridique.

La rencontre permettra, en outre, de présenter certaines expériences de pays étrangers comme la Belgique, le Portugal, la France et les Pays Bas.

Des recommandations seront émises, à cette occasion, en vue de renforcer de la stratégie tunisienne de lutte contre la corruption et leblanchiment d’argent.

A cette occasion M.Abderrahman Ladgham, ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la gouvernance et de la lutte contre lacorruption a fait savoir que 20pc du PIB provient du commerce illicite.

Dans ce contexte, il a mis l’accent sur l’importance de réfléchir à des solutions efficaces pour lutter contre la corruption et le blanchimentd’argent notamment à travers le renforcement du cadre juridique, la diffusion de la culture de l’honnêteté et de l’intégrité et la créationde nouvelles sources de revenus stables.

« La lutte contre le blanchiment d’argent qui est l’un des résultats desflux illicites de fonds est un problème de sécurité aux niveauxnational, régional et international », a-t-il souligné.

Il a indiqué que le département chargé de la gouvernance et de la lutte contre la corruption a adopté une démarche globale basée surl’identification des zones à risques, le renforcement de la coordination entre les différents intervenants à l’échelle nationale etinternationale, la réforme des systèmes financier, fiscal, douanier et bancaire, la protection des divulgateurs ainsi que le renforcement de laloi sur la déclaration des biens.

Pour sa part, Fadhel Saïhi, chargé de mission au ministère de la justice a rappelé que la Tunisie a promulgué depuis 2003 une loi sur la luttecontre le terrorisme et l’interdiction du blanchiment d’argent qui a comporté des lacunes et des défaillances.

« Cette loi doit révisée afin qu’elle soit en harmonie avec l’évolution des normes internationales dans le domaine de lutte contre leblanchiment d’argent », a-t-il indiqué.

M.Saïhi a fait savoir qu’une vision stratégique basée sur la prévention de la criminalité et l’incrimination de toutes les formes de blanchimentd’argent ainsi que la condamnation des coupables a été adoptée.

Il a, également, mis l’accent sur l’importance de réduire les obstacles juridiques qui empêchent de dévoiler la corruption et de garantir laprotection des victimes, des témoins et des dénonciateurs.

De son côté, Mme Françoise Millecam, chef de coopération à la délégation de l’Union Européenne en Tunisie a souligné que le rejet d’hommesd’affaires et de gouvernants corrompus constitue une des motivations à l’origine du déclenchement de la révolution tunisienne.

Mme Millecam a fait savoir que le coût économique induit par la corruption dans l’Union Européenne est estimé à 120 milliards d’euros,soit 1pc du PIB de l’UE.

« Les Etats membres de l’Union ont tous gelé les avoirs mal acquis de la Tunisie et des réunions bilatérales avec les pays du Benelux sontorganisées périodiquement afin d’accélérer le processus de récupération des biens », a-t- elle révélé.

L’intervenante a, en outre, souligné l’importance de consacrer l’indépendance de la magistrature et de renforcer le rôle de la sociétécivile et des médias afin de lutter efficacement contre la corruption, réaffirmant la disposition de l’Union Européenne à aider la Tunisie dansce domaine.

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