Standard&Poor’s: La note souveraine de la Tunisie passe à BB-

StandardPoor-sStandard&Poor’s vient de baisser la note souveraine à long terme de la Tunisie de deux crans, soit de « BB- » à « B », en maintenant celle du court terme confirmée à « B », avec des perspectives négatives.

L’agence américaine de notation a expliqué cette baisse par les craintesde voir la légitimité populaire des institutions de la transition de la Tunisie, de plus en plus contestée, compromettre l’approbation d’une nouvelle constitution, la tenue d’élections et la mise en œuvre de réformes économique pour booster la croissance.

Elle estime, dans sa note publiée le vendredi 16 août 2013, que l’augmentation des risques perçus du terrorisme pourrait menacer le tourisme, pilier de l’économie tunisienne, ainsi que les investissementsétrangers et nationaux.

Cette perspective négative reflète, selon Standard&Poor’s, au moins une chance sur trois d’une dégradation dans les 12 prochains mois, si l’agitation politique et sociale accrue menace la mise en place d’institutions légitimes et de mécanismes de soutien et de réforme favorisant la croissance.

Standard&Poor’s a, par ailleurs, révisé à la baisse le transfert et l’évaluation de la convertibilité sur la Tunisie de « BB » à « B+ » et réduit les taux de crédit de contrepartie à long terme de la BCT (Banque centrale de la Tunisie) de « BB- » à « B », en affirmant la notation des crédits de contrepartie à court terme sur la BCT à « B ».

L’agence de notation a expliqué ces dégradations par le climat « d’incertitude politique » qui règne avec les mouvements de contestation et les appels à dissoudre le gouvernement et « les institutions de la transition » ainsi que par les actes de terrorisme survenus durant la dernière période.

D’après l’agence, le retrait du tiers des députés de l’ANC (Assemblée nationale constituante), qui constitue, selon sa note, la pierre
angulaire du processus de transition, et la suspension de ses travaux, causeront de nouveaux retards dans l’approbation d’une nouvelle constitution et la mise en place d’un programme de réforme profond par le gouvernement de transition.

D’après son rapport, SP est favorable à un « remaniement du gouvernement de transition, intégrant plus de parties ». Les experts de l’agence se déclarent optimistes, et s’attendent à une adoption de la nouvelle constitution de la Tunisie et à la tenue des élections en 2014, « étant donné le consensus déjà atteint sur certains points de discorde dans le projet de constitution ».

Standard&Poor’s estime, sur un autre plan, que des retards dans la réalisation de réformes pour soutenir la croissance et réduire le chômage « pourraient augmenter la frustration populaire, qui pourrait, à son tour, alimenter de nouvelles turbulences politiques ».

Elle prévoit, par ailleurs, que si les réformes structurelles ne seront pas mises en œuvre ou la transition vers la démocratie sera déraillée, la croissance du PIB réel par habitant se situerait à 1,4% en 2013, contre une prévision précédente de 2,8%, « compte tenu la menace du terrorisme et l’agitation politique sur le tourisme et l’investissement ».

« Le chômage restera supérieur à 15% dans les trois ans à venir et les perspectives économiques faibles pour l’Europe, qui représente 70% des exportations tunisiennes, 70% des investissements directs étrangers (IDE), et 75% des recettes du tourisme, pèseront sur la croissance tunisienne », prévoit encore le rapport de SP.

La dette publique passera de 44% du PIB en 2012 à 50% en 2016, et ce pour financer ces déficits, estime l’agence de notation, qui s’attend à un soutien « qui reste fort » de la communauté internationale à la Tunisie, « à moins que la transition politique est suspendue indéfiniment ».

Les analystes de SP prévoient que le déficit du compte courant (CAD), qui s’est fortement creusé à 8,3% du PIB en 2012, reste au-dessus de 8,0% jusqu’en 2016, en raison de la faiblesse de la croissance des exportations et l’intensification des importations de biens de consommation.

Ils plaident, par ailleurs, pour le financement de ce déficit par des emprunts auprès de créanciers officiels et et se disent prêts à baisser les notes si la transition déraille ou l’instabilité politique conduit à des déséquilibres externes plus élevés que prévu et affaiblit la croissance économique.

« Nous pourrions maintenir les évaluations aux niveaux actuels si des réformes seront entreprises dans les secteurs, bancaire, fiscal et de l’investissement (code de l’ionvestissement) et si la transition vers la démocratie aura lieu sans autres retards importants et sans épisodes de troubles », lit-on encore dans la note de l’agence.

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