La notation a un impact sur le coût du crédit ou éventuellement celui de l’emprunt, en Tunisie, mais cet impact n’est pas automatique car le coût du crédit dépend du marché financier et de la lecture de la notation, a précisé Mme Aurélie Martin, analyste de notation de crédit souveraine, directrice associée à Standard&Poor’s.
Au cours d’une conférence financière sur « le Rôle des notations dans le financement de l’économie : perspectives locales et internationales », organisée, jeudi, à Tunis, par la chambre tuniso-britannique du commerce et de l’industrie (CTBCI), Mme Martin a expliqué que la notation est un outil permettant aux investisseurs d’évaluer le risque de solvabilité ou de paiement du gouvernement.
Elle est utilisée par la communauté financière en Tunisie mais aussi par les investisseurs étrangers qui sont prêts à financer la dette de la Tunisie.
Les notations sont élaborées sur le moyen terme afin d’évaluer les perspectives d’un pays donné dans les années à venir, a-t-elle avancé.
L’analyste a fait savoir que la méthodologie de notation tient compte de 5 facteurs: le facteur institutionnel et politique, la structure économique et les perspectives de croissance, la Balance des paiements et les besoins de financement extérieur, la performance et la flexibilité budgétaire, le poids de la dette et des engagements conditionnels et la flexibilité monétaire.
M.Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), a souligné que les agences de notation qui apprécient l’entreprise permettent aux agents économiques et investisseurs d’avoir une meilleure information sur le climat des affaires.
Il a ajouté que les agences de notation ont des problèmes intrinsèques, notamment, en terme de crédibilité de leurs notations, outre la question de conflit d’intérêts, sachant que les agences notent à la demande d’une institution et sont rémunérées par celle-ci.
Le gouverneur de la BCT a fait remarquer que le travail des agences de notation est « important » pour le service bancaire.
L’activité de notation, a-t-il expliqué, peut être utile aux banques afin de les aider à mieux gérer leurs risques auprès des entreprises clientes, appelant dans ce cadre, les banques à soutenir l’activité de notation.
Le développement des agences de notation implique plusieurs intervenants.
Il s’agit, principalement, a-t-il dit, des dirigeants d’entreprises, des gestionnaires, des banques et de l’administration des impôts.