Le Global Entrepreneurship Monitor plus connu sous l’acronyme GEM est la première étude sur l’entrepreneuriat au monde. Il s’agit d’un projet de collaboration depuis 1999 entre la Babson College (USA) et la London Business School (UK). L’objectif étant de comprendre les différences entrepreneuriales des pays. Depuis, 17 ans, le GEM est devenu la source d’information la plus riche et fiable à ce sujet.
Concrètement, il s’agit d’un classement mondial annuel mesurant la perception des individus vis-à-vis de l’entrepreneuriat. Le GEM se focalise sur l’individu considéré comme l’incarnation de l’entrepreneuriat. L’objectif étantde mesurer l’implication individuelle dans la création d’entreprise.
Ces mesures s’effectuent via la mise en place de deux questionnaires, d’une ampleur nationale : l’Adult Population Survey (APS) et Le National Expert Survey (NES). Le premier vise à collecter des informations détaillées sur l’activité entrepreneuriale, les attitudes des personnes interrogées et leurs aspirations. Le second est un instrument d’enquête permettant de calculer les neuf clés de l’Entrepreneurial Framework Conditions (EFCs) adressé à 36 experts dans chaque pays afin d’obtenir des opinions fiables.
L’autre objectif du GEM est de déterminer la motivation de l’entrepreneur, d’où, la distinction entre entrepreneur de nécessité et entrepreneur d’opportunité.
Ce classement est généralement effectué par des universités de renommée dans chaque pays participant. En Tunisie, ce classement fut effectué comme tel jusqu’en 2012, année suite à laquelle le classement fut interrompu.
Conscient des problématiques urgentes qui secouent le pays, l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprise reprend la main en participant au classement de 2015 ; la Tunisie est ainsi le seul pays où ce projet est mené par un think tank, d’autres pays ont suivi.
L’IACE a mené une enquête nationale auprès de 2000 individus et 36 experts, dans tous les gouvernorats de la Tunisie, mobilisant plus d’une quarantaine d’enquêteurs de terrain.
C’est aujourd’hui, vendredi 05 février, que s’est tenue la conférence internationale du GEM à Boston pour l’annonce des résultats du rapport global GEM, il s’agit du 17ème rapport, regroupant 60 pays à travers le monde.
Le GEM considère le niveau de développement des pays, effectué par le World Economic Forum, pour effectuer des comparaisons entre les pays, en termes d’intention entrepreneuriale. Sur les trois groupe de pays : factor-driven, efficiency-driven et innovation-driven, la Tunisie fait partie des « factor-driven », soit le niveau de développement le plus faible.
Ainsi, le TEA de la Tunisie, « total early stage entrepreunariat activity », qui est l’index de l’activité entrepreneuriale totale (défini comme la part de la population entre 18 et 65 ans qui est activement impliquée dans le lancement d’une nouvelle entreprise ou qui possède ou dirige une entreprise existant depuis moins de 3,5 ans) est de 10,1. La Tunisie est ainsi classé 33ème sur un total de 60 pays.
Considérant à présent la distinction entre les entrepreneurs de nécessité et les entrepreneurs d’opportunité, les résultats révèlent, inéditement, que la Tunisie est classé 20ème dans le groupe des « opportunity driven » et 43ème dans le groupe des « necessity driven ».
Ce fait remet en question l’affirmation communément avancée, selon laquelle les pays en développement détiennent une proportion plus importante d’entrepreneurs dont l’intention première est d’entreprendre à des fins de subsistance (entrepreneur de nécessité). C’est d’ailleurs ce qu’affirme Donna Kelley, professeur au Babson College: “It is often a misperception that most entrepreneurs in less-developed economies are necessity-motivated, The reality is that entrepreneurial opportunities of all types exist in every part of the world, and there are ambitious entrepreneurs everywhere with the aspirations to pursue them.”
L’IACE en tant que membre du GEM représentant la TUNISIE publiera prochainement le rapport national de la Tunisie détaillant les résultats et les recommandations.
L’IACE remercie ses sponsors qui ont contribué à financer l’adhésion au GEM et le budget alloué et permettre ainsi le retour de la Tunisie à ce classement.
L’IACE croyant à l’importance de la promotion de l’entreprenariat comme part de la solution à la situation économique du pays, a annoncé aussi la reconduction de son engagement pour l’année prochaine et l’adhésion de la Tunisie au GEM.