Financement de l’économie post-COVID par les banques et les Assurances
L’Institut de Financement du développement du Maghreb Arabe(IFID)a organisé à l’occasion de son 40ème anniversaire un colloque International qui s’est tenu le 25 mai 2022 à Tunis autour du thème :« Financement de l’économie post Covid par les banques et les assurances ».
L’objet de ce colloque était de décrypter la problématique du financement de l’économie par les banques et assurances devant les nouvelles contraintes et nouveaux défis après plus de deux ans de la pandémie du COVID qui a transformé les habitudes de travail, de production, de consommation, d’épargne et d’investissement.
L’économie mondiale a subi, en effet, une transformation radicale suite à la crise de la pandémie COVID. D’un côté, les contraintes de confinement ont entraîné une baisse du PIB et de l’emploi causant des difficultés majeures pour les entreprises se retrouvant ainsi avec des cash flows réduits et des impayés élevés, ce qui a plombé le système bancaire.
D’un autre côté, les aides apportées par les différents Etats et l’augmentation de l’épargne faute de possibilités de dépenses par les ménages, ont gonflé les disponibilités monétaires des agents qui peuvent être orientées vers les fonds de financement direct de l’économie.
De surcroit, le confinement et le travail à distance ont généré de nouvelles relations commerciales et financières basées sur la digitalisation où de nouveaux opérateurs trouvent leur place, en particulier les opérateurs de commerce électronique et les fintechs, qui établissent des relations individuelles avec les clients (B to P pour Business to Person).
Ont pris part à cet événement,Madame la ministre des finances de la Tunisie, des hauts cadres de plusieurs banques et assurances ainsi que des chefs d’entreprises et experts dans le domaine de l’économie.
L’événement s’est articulé autour des trois thèmes majeurs suivants:
– Les répercussions de la pandémie sur les institutions financières,
– Le financement direct de l’économie,
– Les nouveaux modes d’organisation par les banques et les assurances afin de s’adapter aux contraintes majeures causées par la pandémie du Covid.
Thème 1 : Les répercussions de la pandémie sur les institutions financièrestelles que :
- Les difficultés rencontrées par les entreprises se sont traduites par des impayés élevés, Le risque de faillite d’entreprises pèse sur la qualité des dettes bancaires.
- Les demandes de nouveaux crédits pour relancer la production sont bloquées par les impayés accumulés par les clients.
- Le système bancaire se trouve devant un dilemme de refus d’accord de crédits à des clients traditionnels alors qu’il a intérêt à continuer à collaborer avec ces clients pour récupérer les anciens crédits.
- La demande élevée de financement du Budget de l’Etat, devant les déficits budgétaires élevés, oriente les crédits bancaires vers le secteur public à meilleur rendement et moindre risque, cela entraîne une certaine éviction du secteur privé.
Thème 2 : Le financement direct de l’économie : rôle des marchés et des institutions financières :
- La multiplication des fonds de financement de l’économie qui apportent des fonds propres et des quasi-fonds propres, et qui ont permis le développement du marché obligataire.
- Les banques ont un nouveau rôle à jouer dans ce financement direct car elles participent à la création de ces fonds, notamment dans les pays émergents où les marchés financiers ne sont pas développés.
- Les assurances ont un rôle particulier dans cette thématique basée sur la mobilisation de l’épargne.
- Les fonds créés ont certes des rôles différents : fonds des fonds, fonds de pension, fonds de financement spécifiques, fonds de retournement, sociétés de restructuration de dettes, sociétés SPV (SpecialPurposeVehicule) à but spécial pour acquisitions d’actifs, SPAC, etc..
Thème 3 : Les nouveaux modes d’organisation dans les banques et les assurances.
Plusieurs questions ont été débattues dans ce sens :
- La digitalisation accélérée par le confinement.
- Le travail à distance qui deviendra aussi important que le travail collectif.
- L’éclosion de nouveaux intermédiaires de taille réduite, mais adaptée aux nouvelles conditions des solutions personnalisées (B to P).
- L’intelligence artificielle a aidé à automatiser plusieurs fonctions au point de vue que les déplacements et les mouvements de personnes ne sont plus nécessaires pour exécuter plusieurs fonctions.
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