Tunisie-Maroc : Signature d’une déclaration conjointe pour soutenir l’entrepreneuriat

Tunisie-Maroc : Signature d’une déclaration conjointe pour soutenir l’entrepreneuriat

La Tunisie et Le Maroc ont signé, mercredi à Rabat, une déclaration conjointe pour soutenir la création d’emplois décents par l’entrepreneuriat, le développement des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) et les politiques d’emploi inclusives.

Paraphée par le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri et le ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle de la Tunisie, Nasreddine Nsibi, dans le cadre de la Conférence régionale pour l’Afrique du Nord, cette déclaration constitue un appel pour un nouveau modèle de création d’emplois par des investissements dans l’entrepreneuriat et les TPME.

Dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie de signature, M. Sekkouri a indiqué que cette initiative constitue un changement de paradigme fort, affirmant que cette déclaration de Rabat connait un engouement de plusieurs de pays africains, notamment l’Egypte et le Nigéria et bien d’autres.

Le ministre a dans sens souligné la nécessité de passer par des réformes importantes. « Le Maroc est pleinement dedans, à travers un programme gouvernemental très ambitieux pour tout ce qui est entreprises innovantes, entrepreneuriat et TPE; d’abord par un cadre juridique adéquat, des financements nouveaux, un accès au marché renforcé et un accompagnement de qualité, en plus d’une grande stratégie d’appui à l’emploi et à la formation professionnelle pour aider les TPE à s’accrocher au marché et à être compétitives dans le cadre de la marche globale de l’économie nationale », a-t-il fait observer.

De son côté, M. Nsibi a relevé, dans une déclaration à la MAP, que l’appel de Rabat est « une sorte de consensus selon lequel nous allons travailler sur des problématiques communes auxquelles on fait face au Maroc, en Tunisie et dans la Région », notant que les deux parties vont pouvoir compter sur l’appui de plusieurs partenaires, notamment la plateforme MENA jobs, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Concrètement, ça consiste à obtenir des emplois beaucoup plus résilients et résistants aux crises et basés sur les technologies de l’information et de communication, dans des secteurs porteurs actuellement dans l’économie mondiale, a fait savoir le ministre tunisien.

« On veut que nos jeunes aujourd’hui partent de leur pays respectifs à la conquête d’autres marchés dans le monde », a-t-il avancé, soutenant que les jeunes marocains et tunisiens sont qualifiés et capables d’être compétitifs à l’échelle régionale et internationale.

Aussi, on accorde beaucoup d’attention à l’entrepreneuriat et particulièrement les TPME, a poursuivi M. Nsibi, précisant qu’il s’agit de stratégie très porteuse en termes de rentabilité et de création d’emplois.

Ainsi, les deux ministères tunisien et marocain en charge de l’emploi sont conscients de la nécessité d’améliorer la conception et la mise en œuvre des interventions relatives au soutien et au développement de l’entrepreneuriat et des TPME, selon la Déclaration qui indique que les deux ministères tunisien et marocain en charge de l’emploi ont engagé des efforts dans la conception de politiques et de programmes publics visant à promouvoir l’esprit entrepreneurial et la croissance des TPME (réglementation, startup act, mécanismes de financement innovants).

« En même temps, sur la base de l’examen des expériences internationales et des résultats des évaluations d’impact existantes, on comprend certains des défis à relever notamment au niveau des programmes existants. C’est le défi des 3 S : Seuil (mise à l’échelle des programmes entrepreneuriat), Soutenabilité (financement PPP permettant aux ressources publiques de lever des financements privés) et Sélectivité (mieux cibler les entrepreneurs, les projets, les structures d’accompagnement dans une logique de performance) », souligne la même source.

Les deux ministères tunisien et marocain en charge de l’emploi ont envisagé un changement de paradigme dans leurs stratégies afin de placer l’emploi au centre du processus de développement économique et social. « Les deux ministères ont un rôle important à jouer en fixant des objectifs spécifiques en termes de création d’emplois au profit des différentes populations cibles et en orientant des investissements privés vers des secteurs économiques porteurs et des chaînes de valeur à fort potentiel », note ledit appel.

La réalisation de ces objectifs nécessitera la mise en place d’un plan d’action pour l’emploi intégré et inclusif qui s’articule autour des trois niveaux d’intervention à savoir, des politiques macroéconomiques et réglementaires visant à créer un environnement favorable aux investissements privés, des politiques et des programmes d’emploi visant à protéger les travailleurs, à les (re)mettre en relation avec les opportunités d’emploi et à faciliter les transitions sur le marché du travail de l’inactivité/le chômage vers des emplois décents et durables.

Ceci en tenant compte des divers obstacles à l’égalité des chances, notamment pour les femmes et des politiques et programmes sectoriels/régionaux visant à promouvoir la transformation économique et à soutenir l’esprit entrepreneurial et le développement des TPME, et à soutenir la création d’emplois dans des régions et des secteurs spécifiques pour différents groupes de population, permettant ainsi l’inclusion sociale et l’égalité des sexes.

En termes de politiques sectorielles, régionales et d’emploi, les deux ministères marocain et tunisien ont identifié des réformes et des innovations stratégiques pour maximiser l’impact des programmes de promotion de l’entrepreneuriat et de développement des TPME sur la création d’emplois, à savoir, un cadre réglementaire favorisant la promotion de l’entrepreneuriat et le développement des TPME, des investissements stratégiques dans les chaînes de valeur à fort potentiel, pour créer des emplois décents en exploitant les opportunités commerciales pour les entrepreneurs et les TPME, y compris dans les régions défavorisées et des investissements stratégiques pour promouvoir l’émergence des TPME de différents secteurs.

Il s’agit aussi des partenariats public-privé (PPP) pour mettre en œuvre des fonds d’investissement qui mobilisent des ressources publiques et privées au profit de l’entrepreneuriat et la création d’emplois, des innovations dans les stratégies d’emploi pour mieux protéger les travailleurs, les aider à se connecter à de nouvelles opportunités d’emploi en adressant les obstacles à l’égalité des chances, et promouvoir, l’intégration du secteur informel, des systèmes de profilage statistique pour cibler le soutien aux différents types d’entrepreneurs, y compris ceux qui sont impliqués dans des start-ups à forte valeur ajoutée, de nouveaux systèmes de prestation de services d’appui, y compris la formation et l’accompagnement, selon une approche basée sur les performances et des systèmes de suivi et d’évaluation de pointe pour s’assurer que les différentes initiatives produisent les résultats escomptés, et introduire des mesures correctives si nécessaire.

Les deux ministères sont aussi conscients de la nécessité de mobiliser des ressources publiques suffisantes pour soutenir la conception et la mise en œuvre de ces orientations, fait savoir ladite déclaration. Cet appel est ouvert à tous les ministères en charge de l’emploi dans la région qui voudrait adhérer à cette dynamique.

Organisée par la BAD et le ministère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, la Conférence régionale pour l’Afrique du Nord jette les projecteurs sur les défis auxquels sont confrontés les travailleurs, les entrepreneurs et les TPME au lendemain de la pandémie.

Cette rencontre de deux jours ambitionne de définir une feuille de route générale pour accélérer la reprise en créant des opportunités d’investissement et d’entrepreneuriat.

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